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The Honeypot wears flip-flops... and sets sail
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19 décembre 2010

Freewheel

J'aime bien aller chez l'ostéo.
Parce que quand j'arrive avec un passif de 4 entorses de la cheville en 6 mois, sa première réaction est "vous avez eu un choc émotionnel ??".
Parce que quand je viens pour des cervicalgies récalcitrantes ou une presque fracture de la rotule, je repars remise d'aplomb des pieds à la tête, tripaille et système reproductif inclus.
Parce que l'heure qu'elle me consacre (comme à tous ses patients) permet de faire à chaque fois une review complète de la petite santé de ma petite personne.
Parce que chaque information que je lui donne, dans mon langage, avec mes mots, est prise en compte, entendue.
Parce que la description d'un symptôme n'engendre pas chez elle un scan disk mental à la recherche du médicament adapté.
Parce qu'enceinte de 7 mois de son deuxième enfant, elle respire l'épanouissement.
Parce que pendant une heure elle jacasse non stop, mélangeant explications sur les soins qu'elle prodigue et sujets personnels.

L'autre jour on s'est mises à parler voyages et cultures, et elle m'a raconté le choc bi-latéral qu'a été son séjour au Bénin où elle a exercé quelque temps dans un centre de soins. Bi-latéral car les pratiques occidentales ont surpris les Africains tout comme les habitudes africaines ont perturbé les occidentaux. Du lavage de main superflu, aux horaires du personnel à la carte, en passant par les traditions vaudoues omniprésentes, les familles entières qui accompagnent un malade, les chèvres dans la cour du dispensaire, les poules sur l'étagère de la salle de consultation, le gap est grand pour un Européen. Mais surtout le rapport à la santé et donc à la maladie et à la mort est totalement différent. On ne ranime pas un bébé cyanosé, on le met à la corbeille, il n'était pas assez fort pour survivre, c'est la vie. S'il pleure finalement, on s'étonne de sa présence, on l'avait oublié ! De même, on n'évacue pas immédiatement un piéton qui vient de se faire renverser. On attend de voir s'il revient à lui.
Choquant de notre point de vue, pas vrai ?

Et pourtant. Pourquoi répandre notre modèle ? Pourquoi aller évangéliser le monde entier pour le convertir à nos best practices économiques, culturelles à "nous" ? de quel droit ?
Je suis entrain de lire Rouge Brésil dont l'intrigue prend place au 16ème siècle pendant la période où les Français ont tenté de créer la "France antarctique" dans ce qui s'appelait déjà la baie de Guanabara, à Rio et le Brésil.
Une phrase, pensée dans le livre par le chevalier de Malte qui dirige cette "mission" française, m'a particulièrement marquée : L'oeuvre est bonne, corps-saint-jacques ! Apporter les secours de la civilisation dans ces contrées de cannibales était une entreprise juste, glorieuse, nécessaire.
500 ans plus tard on en est toujours au même point.

Au nom de quoi, de quel droit avons-nous décidé et décidons-nous toujours de la façon de vivre, penser, agir pour d'autres personnes parfaitement capables de le faire sans notre intervention ?

Certes elles le font différemment. Et alors ?

Et n'ont-elles pas raison ?
 

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Commentaires
L
nanou : j'en etais sure qu'elle shabillait chez Chanel, la nine a un cote tres proutprout marie chantal....
L
ya interet , il me FAUT ma maison , c'est pu poussible autrement !!!!
N
@ escargote : le prochain miyon il est pour nous !<br /> <br /> @ nanou : oui j'ai lu, et j'ai grave la pression du coup
N
Moi, ayé!
L
bon cela suffit , c'est pu poussible !!<br /> on te pardonne pour le loto, ce ne sont que quelques miyons apres tout<br /> mais reviens !!!
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